Le rangement – et à fortiori le classement – n’est pas ma tasse de thé mais y a des fois, difficile d’y couper. Dans une tentative veine de ranger mes livres, j’ai donc trouvé un vieux roman de SF que j’ai lu y a bien longtemps : “La guerre éternelle” de Joe Haldeman.
Très franchement, à part “La guerre éternelle”, je ne me souviens pas avoir lu un autre roman de Joe Haldeman mais celui-ci – je ne saurais dire pourquoi – a particulièrement marqué ma mémoire ! Ce roman écrit en 1975, a obtenu la même année, le prix Nebula et en 76 les prix Hugo et Locus. Et malgré presque quarante ans, ce roman a plutôt bien vieilli et fait partie de la SF militaire classique.
Quatrième de couverture :
En 1997, la terre entre pour la première fois en contact avec des extraterrestres les Taurans. Cette rencontre marque le début d’une guerre sans merci. Les autorités terriennes décident d’envoyer un contingent délite, et mettent au point un programme d’entraînement dune rudesse inhumaine, destiné à « produire » des soldats capables de tout subir.
William Mandella est l’un d’eux, et c’est sans crainte qu’il part au combat. Mais le voyage dans l’espace n’est pas sans inconvénients : aux confins de l’univers, l’armée terrienne va franchir sans le savoir, des portes de distorsion spatio-temporelle. Pour william, qui survit miraculeusement d’une mission a l’autre, cette guerre semble partie pour durer…
La guerre se situant à des distances interstellaires et le voyage dans l’espace grâce aux “collapses” ne permet pas d’échapper à la relativité. Dès lors, le temps subjectif du voyageur est infiniment plus court que le temps réel : quand le soldat en transit vieilli d’un an, l’humanité continue d’évoluer et peut prendre plusieurs dizaines voire centaines d’années d’un coup. Ainsi, les relations entre les “générations” de soldats, les descriptions du fonctionnement de l’armée, l’évolution des combats, et même l’évolution de l’humanité tout entière, font de ce roman un must de la science-fiction classique.
“La Guerre éternelle” de Joe Haldeman est clairement un roman anti-guerre ! Sous un style “biographie”, le lecteur accompagne le soldat Mandella tout au long de sa carrière qui s’étale – distance relativiste oblige – sur plusieurs siècles. “La guerre éternelle” est une allégorie de la guerre du Vietnam frappante. Il aborde l’absurdité de la guerre d’un œil critique dans un contexte de science-fiction pure.
On est bien dans un roman de SF. Les détails de la vie à bord des vaisseaux et la description des combats sur les différentes planète crée une ambiance cohérente et plonge le lecteur avec plaisir dans la vie du soldat Mandella (difficile de parlé de héros ici). .
Bien que ce livre soit plaisant à lire (et à relire), j’ai trouvé malheureusement le roman trop court. Les descriptions restent compréhensibles mais j’aurais aimé un poil plus de détail sur l’évolution de la société et des relations humaines. Finalement, Mandella est comme un passager d’un train à grande vitesse qui décrit le paysage qu’il perçoit par la fenêtre : partiel, flou, limité… Dommage !
Si vous n’avez pas lu ce roman, y a pas a hésiter. Il est court et le style est très facile à lire. C’est un très bon roman de SF à n’en pas douter !Et, si vous voulez poursuivre dans ce style, je ne serais que trop vous conseiller :
- “Etoile, garde-à-vous” (Starship Troopers) d’Heinlein ;
- “La Stratégie Ender” d’Orson Scott Card ;
- “Le vieil homme et la guerre” de John Scalzi.