Remarquable tranche d’histoire, la révolution des Œillets n’aurait probablement pas eu lieu sans la radio puisque deux chansons, « E depois do adeus » de Paulo De Cavalho, et surtout « Grândola vila morena », chanson interdite du chanteur contestataire José Afonso, marqueront le début du coup d’État militaire qui mettra fin à 48 ans de régime dictatorial…
En effet, la Révolution des Œillets (Revolução dos Cravos en portugais) éclate au matin du 25 avril 1974, de manière assez inattendue. La radio commence par diffuser une simple chanson ; puis, au petit jour, les militaires se déploient dans les rues. Un coup d’État militaire ?
Un peu d’histoire
En 1974, le Portugal est un des derniers pays d’Europe à posséder encore un empire colonial en Afrique où la dictature en place envoie des troupes pour combattre les indépendantistes. Le Portugal est un pays pauvre d’un côté, écrasé par une dictature sévère et de l’autre confronté à une Europe qui bouge ! Dès lors, le 25 juillet, un coup d’état est lancé mené par des capitaines de l’armée radicalisés par l’échec de la guerre coloniale et les sacrifices humains. Il s’agit d’un coup d’état bien particulier car il vise le renversement de la dictature (au régime très dur, orchestrée par la terrible police secrète La Pide) , sans faire couler de sang afin d’établir la démocratie.
Le film : “Capitaines d’avril” de Maria de Medeiros
Avec Stefano Accorsi, Maria de Medeiros, Emmanuel Salinger, Frédéric Pierrot, Joaquim de Almeida, Fele Martinez, Manuel joào Vieira, Marcantonio del Carlo, Rita Durào, Manuel Manquina, Duarte Guimaraes, Manuel Lobào, Luis miguel Cintra, Joaquim Leitao et Fele Matinez
Genre : Drame – Nationalité : Franco-Portugais
Durée : 2h04 min – Année de production : 1999
Titre original : Capitaes de abril
Au Portugal, dans la nuit du 24 au 25 avril 1974, la radio diffuse une chanson interdite: «Grandola». Il pourrait s’agir de l’insoumission d’un journaliste rebelle: c’est en fait le signal programmé d’un coup d’Etat militaire qui changera la face de ce petit pays et le destin d’immenses territoires en Afrique. Au son de la voix de José Afonso, les troupes insurgées prennent les casernes. A trois heures du matin, elles marchent sur Lisbonne. Peu après le triste putsch militaire au Chili, la révolution portugaise se distingue par son caractère pacifique.
Sur cette histoire de révolution se greffe la vie de personnages émouvants : une jeune femme professeur dont le frère, ministre, ne désire pas sacrifier sa carrière politique pour l’aider, son mari qui a commis des atrocités en Afrique et décide de ne plus tuer en s’impliquant dans la révolution.
Les jeunes militaires qui organisent le coup d’état sont touchants : ainsi, la colonne de blindés s’arrête-t-elle au premier feu rouge “afin d’éviter tout risque de blesser des civils”. Les dialogues sont parfois amusants (comme lorsque les militaires s’emparent d’une radio : ils frappent et demandent “c’est un coup d’Etat, on peut entrer ?” et le portier répond : “Attendez, je vais demander”), suscitent la réflexion (un militaire dit à un capitaine qui dirige une unité : “comment voulez-vous réussir, vous n’êtes ni fascites ni communistes ?”).
Pourtant, cette révolution a ouvert le pays à la démocratie. Le seul reproche que l’on pourrait faire au film c’est qu’il ne retrace l’histoire que des tous premiers jours de la révolution et on ne sait pas dans le détail comment tout cela s’est terminé… sans aller chercher dans un livre (et finalement pourquoi sans priver !?).
Capitaines d ’ Avril – Bande annonce Vost FR par _Caprice_