Faisant suite à ma petite retrospective sur les films des Studios Ghibli et sur leur musique envoûtante, découvrons ensemble “Nausicaä de la vallée du vent”. Ce film ne date pas d’hier, il remonte à 1985 et est antérieur aux Studio Ghibli. “Nausicaä de la vallée du vent” est l’adaptation du manga du même nom dessiné par Miyazaki qui avait eu un grand succès au Japon, donnant au personnage de Nausicaa un statut quasi-mythique. Ce film s’inscrit pleinement dans l’influence shintoïste et l’écologie. Miyazaki est totalement imprégné par le shinto et la vision du monde qui en découle : respect de tout ce qui existe, “du brin d’herbe au têtard dans le ruisseau”) du maitre, cette ôde à la nature, illuminée par le “Requiem de Nausicaa”, composée par Joe Hisaishi.
Nous voici plongés dans un monde futuriste ravagé par la pollution. Ce qui était autrefois une grande civilisation industrielle disparut avec ses connaissances et sa technologie lors des sept jours de feu, une terrible guerre qui ravagea le monde entier. La terre est dorénavant un immense désert recouvert d’une forêt rejetant des gaz empoisonnés dans lesquelles vivent d’énormes insectes mutants s’étant acclimatés au Fukai. La pollution de cette forêt toxique surnommée ‘Fukai’ (ou ‘mer de la décomposition’) ne cesse de s’étendre de jour en jour, ravageant les quelques rares habitations qui ont survécues au désastre qui a touché les océans et les mers. Pourtant, un espoir subsiste, celui de la vallée du vent, une région agricole qui vit grâce à l’énergie du vent, et dans laquelle la forêt toxique n’a jamais réussi à s’infiltrer jusqu’à présent. C’est le pacifique roi Jhil qui règne sur la vallée du vent, avec sa fille, la princesse Nausicaä. Mais la fureur des Oomus (roi ver), des insectes géants aux yeux multiples, ne cesse de s’étendre et de provoquer moult catastrophes lors du passage des créatures gigantesques. Nausicaä est la seule à savoir parler aux insectes et à les apaiser. C’est alors que l’empire Torumekian, un peuple belliqueux royaliste et martial, décide de déclarer la guerre à la citée adverse de Pejite…
C’est non sans m’attendre à un nouveau chef d’oeuvre de la part de Miyazaki que j’ai vu “Nausicaa de la Vallée du Vent”, et je n’ai bien sur pas été déçu. J’ai littéralement été émerveillé par cette fable humaniste, autant (et même parfois plus) que “Princesse Mononoké” et “Le voyage de Chihiro”.. Le film commence par une magnifique pléiade de couleurs, un vrai ballet dans un monde étrange, qui s’avère être le notre, dans un avenir lointain, quand la pollution aura fait son “job”.. La musique magnifique, comme toutes ses musiques, de Joe Hisaishi, montait en crescendo, et le titre est apparu sous mes yeux captivés.. L’histoire tenait debout, bien plus que celles de tous les autres Miyazaki que j’avais pu voir auparavant.. J’ai très vite senti que je regardais quelque chose de différent, et pour cause, c’est un peu l’oeuvre culte de Miyazaki que je regardais.. L’adaptation d’un manga qui est le travail d’une vie…
Bien sur, on retrouve la fibre écologique (on devrait plutôt parler de “fibre shintoïste”, en fait, puisque Miyazaki est totalement imprégné par le shinto et la vision du monde qui en découle : respect de tout ce qui existe, “du brin d’herbe au têtard dans le ruisseau”) du maitre, cette ôde à la nature, illuminée par le “Requiem de Nausicaa”, composée par Joe Hisaishi..
Et bien sur, les personnages ne sont ni tout blanc ni tout noir, ni 100% méchants, ni 100% mauvais.. Magnifique film sur la nature et l’intervention des hommes qui bouleverse tout, même sans le vouloir vraiment parfois.. Magnifiques images, et dessins sublimes, pour l’époque.. Scenario et dialogues très travaillés.. C’est du Miyazaki, et c’est du grand art.. Un film profond, poétique, magique, dynamique, captivant.. Magnifique.