Les avocats… une grève injuste !

Bien que je soutiennes dans une large mesure les revendications des avocats sur la question de l’aide juridictionnel, j’ai été particulièrement outré de l’attitude des barreaux et en particulier celui d’Orléans (ma ville).  Tout a commencé par un simple article paru dans la république du centre :

L’audience correctionnelle du tribunal d’Orléans vire au clash
La magistrate a tenu bon, face à soixante-dix avocats qui lui tenaient tête et dénonçaient la partialité du tribunal. Le procureur a fini par jeter l’éponge.
Soixante-dix avocats qui investissent de concert la salle du tribunal correctionnel, une passe d’armes de plusieurs heures avec la présidente et, pour finir, le procureur de la République qui choisit de quitter le prétoire sous les applaudissements des membres du barreau, contraignant le tribunal à lever l’audience. […]
(Source : La rep’  du 28 oct. 2015)

Revenons un instant sur la “grevé” des avocats qui n’a qu’un seul objectif répètes les avocats “de garantir à tous un accès à la justice”. Cette grève consiste donc à demandé des renvois aux différentes  juridiction… c’est-à-dire  qu’après plusieurs mois d’attente d’une date d’audience, l’avocat demande à de cette date soit ré-renvoyé à plus tard… Le client – celui qui paye l’avocat – appréciera sûrement que son affaire soit remis à une date ultérieur aux seules fin d’une revendication de son avocat ! Amusant…

Ensuite, la justice déjà noyés sous les dossiers et exsangue par le mande de moyen et d’effectif chronique, se voit mis au pied du mur de reporter les dossiers du jour à une autre audience déjà surcharger. Conséquence direct… un délai d’audiencement rallongé, une surcharge de travail et une perte de temps et d’argent public.

Malgré tout, c’est l’attitude des avocats et en particulier du bâtonnier qui m’a le plus écœuré.  N’étant pas juriste, j’ignore totalement le fonctionnement du “renvoi” mais en quelques clique sur Google, on comprend que ce dernier reste à l’appréciation du “Président du tribunal”. Dès lors, le refus de la présidente de renvoyer “automatiquement” l’affaire est parfaitement légal !

“Le bâtonnier de l’Ordre des avocats d’Orléans, Éric Grassin, évoque « une décision scandaleuse ! ».”… ainsi le fait qu’un magistrat refuse de renvoyer un dossier afin d’éviter des délai anormalement long de traitement pour le justifiable est scandaleux ? Ou plus prosaïquement, en quoi la décision d’un magistrat de ne pas soutenir un mouvement de grève est scandaleuse !

Après un nouveau refus du magistrat d’obtempérer a la demande de monsieur Grassin, plus de 70 avocats s’installent sur les bancs face a la présidente qui reste malgré tout sur sa décision.

[…] Une vingtaine de minutes plus tard, tandis qu’un premier dossier est en cours d’examen, plus de soixante-dix avocats en robe noire pénètrent dans la salle d’audience. Au bout de quelques instants, la présidente suspend l’audience « pour quelques minutes ». L’interruption dure en réalité près d’une heure.
Le Bâtonnier intervient. « La sérénité qui s’impose dans une enceinte de justice n’est plus présente à cet instant », déclare-t-il solennellement, avant de réitérer sa demande de renvoi.
(Extrait de l’article : La rep’  du 28 oct. 2015)

A ce moment précis de ma lecture, je n’ai pu m’empêcher de sourire devant le cynisme tout solennel du Bâtonnier. La salle d’audience vient littéralement de subir l’invasion de “plus de 70 avocats en robe noirs – plutôt impressionnant quant on regarde la photo de l’article – et le chef de file de l’invasion regrette que la sérénité de la salle d’audience ne soit plus !

Transformer un tribunal en cirque médiatique ridiculise la profession toute entière. L’utilisation par les avocats d’une salle d’audience comme “publicité gratuite” est inadmissible. Cette posture n’est ni plus ni moins que du chantage. Ce comportement est digne des voyous qui fort du nombre et du poids de leurs menaces tentent de faire pression sur la Justice ! Comportement d’autant plus ridicule, que le financement de l’aide juridique est une décision politique… le magistrat n’est en aucune manière partie prenante de cette décision.

Messieurs les avocats, respecter votre fonction… Aller manifester sous les fenêtres des députés ou des ministre qui sont les seules a décider de l’avenir de l’AJ. Faites corps avec les magistrats, les greffiers et tout le personnel de notre justice à bout de souffle pour exiger une juste pour tous !

 

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