Le musée, situé au premier étage du bâtiment qu’occupa Delacroix à partir de 1857, se trouve dans les anciennes dépendances du palais abbatial construit au XVIIe par le cardinal Egon de Furstenberg. Le peintre, gravement malade à l’époque, avait quitté le 9e arrondissement pour la place romantique, plantée de paulownias, et éclairée le soir d’un lampadaire à neuf globes, qui le rapprochait de l’église Saint-Sulpice dont il avait entrepris de décorer la chapelle des Saints-Anges. Il ne se lassera pas de cet atelier, pourvu d’un petit jardin de 500 mètres carrés, et de pièces lumineuses et paisibles.
Le musée renferme d’abord des peintures, sélectionnées pour s’adapter à l’exiguïté des pièces. On trouve parmi elles notamment la célèbre “Madeleine au désert” de 1845, une de ses oeuvres religieuses les plus insolites, dont Baudelaire avait lui-même remarqué, dans un commentaire, la posture, l’éclairage, et le visage énigmatique, “si surnaturellement belle qu’on ne sait si elle est auréolée par la mort, ou embellie par les pamoisons de l’amour divin.”
On y trouve également un des rares autoportraits du peintre, qui s’est peut-être représenté sous les traits d’Hamlet. Les personnages romantiques de Shakespeare se retrouvent dans la seconde partie des collections, consacrée aux oeuvres sur papier, c’est-à-dire les gravures, à l’atmosphère fantastique et un peu inquiétante, réalisées par Delacroix. Des lettres autographes, et une série d’objets exotiques rapportés par le peintre de ce voyage au Maroc qui devait influencer toute sa conception de la peinture complètent les collections du musée.
1863, année du scandale du Déjeuner sur l’herbe de Manet au Salon des Refusés, est aussi celle de la mort d’Eugène Delacroix dans son appartement de la place de Fürstenberg.Choqué par la tiédeur des hommages officiels rendus à l’artiste lors de sa disparition, Fantin-Latour se lança dans la réalisation de son fameux Hommage à Delacroix pour le Salon suivant : toile-manifeste qui rassemblait une nouvelle génération d’artistes novateurs, et de critiques comme Baudelaire et Champfleury, autour de l’austère effigie du maître disparu.
- Catalogue d’exposition Fantin-Latour, Manet, Baudelaire : l’hommage à Delacroix
- Détails de l’exposition sur ArtActu.com
Accès musée national Eugène-Delacroix : 6, rue de Furstenberg – 75006 Paris Tel : 01 44 41 86 50 www.musee-delacroix.fr |
Métro : Iéna, Boissière RER C : Pont de l’Alma Bus : 22, 30, 32, 63, 82 |